Accueil Société L’ESSENTIEL | Transformer son leadership : lâcher la quête de la perfection

L’ESSENTIEL | Transformer son leadership : lâcher la quête de la perfection

Par Brahim Nabli(*)

«Le travail d’un leader est de prendre les gens tels qu’ils sont et de créer, par la bienveillance et l’encouragement, les conditions dans lesquelles ils pourront s’épanouir et se développer. Tout le reste n’est que désir de domination et de contrôle». -Steve Jobs –

Se transformer vers un leadership plus efficace exige des renoncements, celui du perfectionnisme en fait partie. Et pourtant, aspirer au meilleur est l’une des armes de tout dirigeant en quête d’excellence. Alors comment combiner haute exigence, excellence, avec résilience et acceptation ? L’acceptation n’est pas la résignation, c’est à la fois un processus mental et émotionnel : reconnaître les faits, la situation, et renoncer à la lutte pour obtenir ce que l’on désire. Accepter veut dire voir les choses différemment et se préparer à trouver les solutions. C’est arrêter de vouloir changer les expériences et, au contraire, créer de l’espace pour elles. Accepter ne veut pas dire adopter une attitude passive envers tout, ni vous satisfaire des choses telles qu’elles sont, ni vous résigner à les supporter.

L’acceptation, c’est le premier pas vers la pleine conscience des difficultés qui nous permet, ensuite, de répondre de manière juste et agile (et non de façon automatique) à nos difficultés. Le lâcher-prise de nos pensées, sentiments ou situations désagréables, permet de laisser les choses être ce qu’elles sont, de les accepter telles qu’elles sont, comme des expériences, tout simplement. Le contentement surgit lorsque l’on accepte de perdre le contrôle de ce qui peut sembler incontrôlable. Combien d’entre nous refusent la réalité et s’accrochent à leurs illusions ? L’acceptation en conscience permet pourtant de ressentir soulagement et sérénité, elle est donc une clé majeure pour cultiver notre résilience.

Face à l’adversité, en tant que dirigeant, trois options au moins sont possibles face à une situation indésirable : « abandonner », « tout faire pour changer la situation », « lâcher prise et changer de réaction ». Une grande majorité opte pour modifier la situation et trouver des solutions, c’est une stratégie gagnante jusqu’à un certain point. Quand la situation vous pèse trop et que vous ne voyez plus de moyens d’agir, il peut être inspirant de passer à une quatrième option « la capacité à lâcher prise face à des situations inextricables » qui distingue ceux qui sont anéantis par l’épreuve de ceux qui en souffrent, mais s’en remettent. Les dirigeants qui savent renoncer, se désengagent d’objectifs inatteignables pour recentrer leur énergie sur de nouveaux objectifs.

Pour muscler son acceptation, un bon exercice consiste à lister, face à une situation donnée, les solutions dans lesquelles on est «acteur» (influant) et celles dans lesquelles on n’est que «spectateur» (non influant).  Certaines situations difficiles mériteraient d’être acceptées car les marges d’intervention sont probablement réduites. Le perfectionnisme est une croyance tellement ancrée chez certains leaders, qu’ils sont convaincus que la perfection peut et doit être atteinte en toutes circonstances. La perfection est à deux faces, une première où elle représente un levier de motivation et de performance pour ceux qui persévèrent face aux obstacles et au découragement. Et une deuxième où elle renvoie à une course effrénée et compulsive vers des objectifs inatteignables, voire impossibles, donc à une insatisfaction régulière.

La psychologie positive propose un levier efficace pour lâcher notre quête de perfection : apprendre à se contenter et à se satisfaire est un art subtil qui nous renvoie à nos croyances et notre réflexe à nous juger.

(*) Coach professionnel – Expert en communication

Charger plus d'articles
Charger plus par La Presse
Charger plus dans Société

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *